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7 mai 2014 3 07 /05 /mai /2014 11:50

    bordel.jpgLes élections européennes c’est bientôt. Ah vous n’étiez pas au courant ? Et pourtant c’est important. Le 25 mai prochain les électeurs de l’UE vont pouvoir se doter d’un nouveau parlement.  Et on peut prédire d’avance qu’il sera majoritairement de droite. Il y aura une forte poussée eurosceptique. Et que rien ne changera fondamentalement. Du moins pas tout de suite...

 

                Les élections européennes ne passionnent pas. Il n’y a qu’à voir les passes d’armes entre le CSA et France Télévision pour s’en convaincre. La police de l’audiovisuelle aurait tant aimé que le service publique diffuse le débat entre les prétendants à la tête de la commission européenne. Mais un débat en anglais, technique et traduit simultanément ça fait moins rêver que les bronzés font du ski ou même la finale de la coupe de France de handball. Résultat : ce débat sera diffusé sur LCP. Autrement dit : seul les no life dans mon genre se donneront la peine de regarder.

               

 

Et pourtant les candidats auront des choses à discuter. Ils pourraient par exemple parler du rôle plus que trouble de l’Union Européenne dans la crise Ukrainienne. Ils pourront enfin aborder la question de cet affreux traité transatlantique. Ce traité discuté en secret et qui pourtant aura un impact incroyable sur les normes sanitaires et le droit du travail. Ils pourraient nous expliquer comment 28 pays pourraient avoir une politique étrangère commune alors que le moindre sujet les monte les uns contre les autres. Ils vont probablement nous expliquer que l’austérité n’est pas une bonne chose. Mais qu’il faut du sérieux budgétaire. Ils vont nous dire que l’Euro est trop fort pour certains pays en particulier la France mais qu’il est hors de question d’y toucher. Ils vont nous dire que la démocratie européenne avance car les peuples vont pouvoir choisir indirectement le président de la commission. La tête de liste UMP Alain Lamassourre ne se prive pas de le rappeler à chacune de ses sorties. Et pourtant c’est faux. Ce sont les 28 chefs d’Etat qui désigneront le président de la commission en prenant en compte le résultat des élections. Bref une démocratie bien Bruxelloise.

                  UE fais chier   

 Mais qu’est ce qui est le plus gênant ? Est-ce Laurent Wauquiez le député UMP qui plaide pour une Europe à 6 en excluant le Luxembourg ? Et le tout alors que son parti soutient la candidature de Jean Claude Junker, le luxembourgeois, pour la présidence de la commission. Est-ce Vincent Peillon, viré du gouvernement et qui va aller se recaser à Bruxelles ? Après tout ça n’est que la suite d’une longue tradition qui consiste à donner un os à ronger aux cadors qui ont été battu. On pense à Harlem Desir, Nadine Morano,Florian Phillippot… Est-ce le FN, d’ailleurs, qui veut sortir de l’UE un jour puis la changer le lendemain et qui finalement milite contre l’élargissement ? Après tout peu importe que l’Union Européenne s’élargisse si l’on en sort non ?  

 

 

     Mais surtout il y a des réalités économiques et politiques qui s’imposent à tous. Depuis 20 ans l’UE se construit de plus en plus sans l’aval des citoyens. On a beau nous rappeler que ce sont les Etats qui ont ratifié les traités il faut aussi dire que les dirigeants nationaux sont chaque jour de plus en plus contestés. L’euro, qui fût une erreur fondamentale, puisqu’il met en concurrence des économies très inégales n’a pas encore gagné le débat pour sa survie.  La zone euro n’est pas optimale. Il n’y a pas de convergence des modèles sociaux. Les transferts de richesses des pays riches vers les pays pauvres devraient représenter 10% du PIB allemand. Il n’y a pas assez de mobilité des travailleurs. On ne quitte pas son pays comme on quitte sa région. Dans le même temps les traités si souvent décriés ont besoin de l’unanimité pour être changer. Comment avoir 28 avis unanime ? le jeu des probabilités plaide pour un game over anticipé. Et pourtant c’est bien l’article 123 sur le fonctionnement de l’UE qui interdit toute restriction aux mouvements de capitaux. Dès lors dans un monde ouvert aux quatre vents, y compris les pays qui se protègent, comment lutter efficacement contre les délocalisations ?  

 


  Il y a malgré tout une ligne de cohérence chez les fédéralistes européen. Pour le dire vulgairement l’UE a aujourd’hui le cul entre deux chaises. Soit elle se désagrège et permet aux nations Européennes de coopéré librement entre elles. La fin de l’euro aura des conséquences négatives mais aussi bénéfiques sur l‘économie. Bien malin celui qui pourra dire avec certitude si la France en sortira à son avantage. Dans tous les cas ça ne la dispensera pas d’un grand nombre de réforme. Je balaye tout de suite l’argument du 19ème siècle qui consiste à nous faire croire qu’il faut être un grand ensemble de population pour rivaliser. Au 21èmesiècle ce qui compte ce n’est pas la taille. C’est la capacité à s’adapter, à être flexible et à développer un savoir-faire à l’échelle continentale et mondiale. Et ce qui concerne les fondamentaux c’est l’arme nucléaire, la capacité à avoir une sphère d’influence et une place privilégié au conseil de l’ONU. La France a déjà tous ses atouts.  

                 

    En réalité une grande partie de la classe politique Européenne et en particulier Française a beaucoup à perdre dans les années à venir. Si le projet européen tourne à l’échec c’est sa crédibilité qui est engagée. C’est la raison pour laquelle ces politiques ont raison de vouloir aller vers plus d’Europe. Ils y voient des avantages pour eux et espèrent transformer les nations européennes en Une Europe Puissance. Ils feraient ainsi d’une pierre deux coups. Mais ils ne le diront pas officiellement car il faudrait avouer ce qu’on y perdra. Pour la France c’est la fin de notre modèle sociale. L’effacement du jacobinisme au détriment de l’Europe des régions. L’ouverture encore plus grande des frontières. Et l’inconnu économique. La fin de l’exception Française. Autant de sacrifices auxquels les populations ne sont pas encore prêtes.  

               

    Ces élections vont donc être un grand jeu de dupe. Les partis pro-européens seront majoritaires au parlement même si les eurosceptiques remportent une victoire symbolique. Mais si la vague de défiance est importante alors la légitimité pour aller vers plus d’intégrations sera entravée. Et l’UE ne peut probablement pas se permettre le statuquo. C’est finalement peut être l’Histoire qui s’écrit. Et comme souvent avec l’UE. Cela se fera dans un grande indifférence  

 

fin-europe-dessin-humour.jpg


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