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12 octobre 2012 5 12 /10 /octobre /2012 20:42
Guillaume Peltier le champion de la « droite forte » à l’UMP a récemment déclenché une polémique en critiquant les médias. Il leur reproche d’être trop à gauche et plaide pour l’instauration de quotas de journalistes de droite. Mais le clivage gauche/droite est-il encore pertinent ?
 
                Il est souvent assez évident que chacun voit midi à sa porte. En fonction de sa personnalité ou de sa sensibilité l’individu lambda aura souvent tendance à se voir comme une victime dont le monde ignore ses souffrances et qui ne le comprend pas. Ainsi le fervent électeur de l’inénarrable Jean Luc Mélenchon se lamentera devant des mass medias vendus aux rapaces capitalistes pendant que le non moins fervent Guillaume Peltier, figure montante de l’UMP, pestera devant la déferlante gauchiste qui s’est emparée des principales radios et télévisions publiques.

 
 
 
                Malheureusement, peu importe si Guillaume Peltier voit juste ou non. Peu importe la pertinence ou non de ses propositions car de toute évidence elles ne cernent pas le bon problème. Les grands médias généralistes et les politiques, qui ont souvent le défaut de penser la même chose, n’ont pas sur déceler ce qu’internet a voulu nous dire au cours des dernières années. Et pourtant le référendum de 2005 aurait dû leur mettre la puce à l’oreille. A l’heure ou l’Union Européenne se voit distinguer du prix Nobel de la paix, elle est surtout la bataille centrale des divergences qui vont bien au-delà du traditionnel clivage droite/gauche. On peut avoir pour preuve ces argumentaires émanent d’intellectuels ou de politiques d’horizons très différents et qui se rejoignent sur ce sujet. on voit ici l'intellectuel Alain Soral classé souvent à droite et le géographe Emmanuel Todd qui se dit ouvertement de gauche. La sincérité voudrait que l'in reconnaisse dans leurs discours respectifs un certain nombre de similitude.
 

 
 
 

 
 
                L’Europe c’est bien le seul sujet qui aurait pu amener dans la rue le Front National et le Front de gauche à marcher contre le traité budgétaire européen. Et il serait là encore trop simple de ne laisser cette question qu’aux deux extrêmes. On a en effet bien vu qu’un nombre important de socialistes ont voté contre et qu’une autre partie s’est abstenue. Mais on compte aussi des formations comme le MRC de Chevènement ou DLR de Nicolas Dupont-Aignan. Or, si les journalistes censés représentés la gauche et la droite se battent régulièrement sur les sujets de société ou la fiscalité on en les entends que trop rarement s'écharper sur l'Europe, la sortie de l'euro ou les responsables de la crise financière. On note également, en politique, l’émergence de mouvement se disant centriste et qui propose de rassembler les Français de tout horizon pour sortir de l’Union Européenne. Un exemple avec l’UPR de François Asselineau.
          

 
Il y a dans l’argumentation de Guillaume Peltier un oubli fondamental. La droite tout comme la gauche n’est pas un bloc homogène. Les divergences sont parfois extrêmement profonde entre par exemple la droite Orléaniste, souvent europhile, et la droite Bonapartistes plutôt eurosceptique. Au-delà du cas européen on l’a vu sur le mariage Gay ou des maires socialistes affirment qu’ils sont contre alors que Roseline Bachelot, ancienne ministre sous Sarkozy, y est favorable. Ce n’est donc pas une divergence droite/gauche que devrait réclamer le dirigeant de l’UMP mais plutôt une véritable représentativité des points de vue très éloignés et souvent source de conflits larvés. Bien qu’ils soient tout deux classés à droite peu de choses rassemblent Eric Zemmour et Frantz Olivier Giesbert. Ce n’est pas cela qui rend plus sympathique aux yeux d’une grande partie de la gauche le polémiste de RTL. Bref, considérer la droite et la gauche comme des ensembles homogènes comme le fait Guillaume Peltier c’est empêcher d’avoir un débat intellectuel honnête. On peut être de gauche et vouloir réguler fermement l’immigration. Et vice versa. A l’heure ou de grandes questions se posent pour l’avenir de la France et de l’Europe il devient dangereux de vouloir enfermer le débat dans des catégories de pensées aussi simplistes et restreintes. Il n’est évidemment pas plus intelligent de la part du Nouvel Obs de traiter de néo fachos les journalistes qui dépassent les clivages et sortent des sentiers battus. Cette question mérite d’autant plus d’être posée que les deux camps doivent faire face à leurs contradictions. La droite veut garantir des valeurs traditionnelles pour conserver une partie de son électorat chrétien et rural. Mais les valeurs traditionnelles ont souvent la mauvaise idée de se heurter à un trop grand libéralisme et une trop grande ouverture des frontières. De l’autre côté la gauche doit s’opposer aux riches pour favoriser les ouvriers. Mais son acceptation de la mondialisation souvent néo-libérale lui a fait perdre une grande partie de son vote ouvrier parti au Front National.
Les journalistes actuels sont-ils capables de sentir les mouvements qui ont lieu en ce moment ? Ça n’est souvent pas le cas. Et quand ils y parviennent ils ont d’ailleurs souvent cette capacité unanime à les rejeter car ils s’opposent à leur mainmise intellectuelle et sociale. Et là encore cette réaction transcende les clivages…
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